Atelier 1 : avant de voir des films

Le dispositif cinématographique

Si la projection se fait en salle de cinéma, il est important d'en présenter le dispositif.

Voici quelques exemples de questions à poser  en classe :

  • Que trouve-t-on dans une salle de cinéma ?
  • Comment décrire l’atmosphère qui y règne ?
  • Comment sait-on que le film va commencer ?
  • Comment le film parvient-il sur l’écran ?
  • En quoi est-ce différent du visionnage d'un film à la télévision ou sur un ordinateur, en termes de lieu de diffusion, de taille de l'écran, d'origine de l'image ?
  • Quels sont les autres lieux où l’on découvre des œuvres ? (Le théâtre pour les œuvres relevant des arts dramatiques et de la danse, le musée pour les œuvres d’arts plastiques, la salle de concert pour la musique, etc.)
  • Qu'implique le fait d'aller au cinéma ? (Produire un effort, sortir de chez soi, être plus réceptif à ce que l'on va découvrir, etc.)

Une fois ces bases posées, il est intéressant de discuter de la notion de « spectacle collectif ». On peut rappeler qu’au début de l’histoire du cinéma, il y a un peu plus de cent vingt ans, un des dispositifs retenus (le Kinétoscope de Thomas Edison) permettait à une seule personne à la fois de regarder chaque film, à travers un œilleton donnant à l'intérieur d'une boîte ou la pellicule défilait. Rapidement, on a eu envie de les projeter dans des salles, pour que plusieurs personnes puissent les voir en même temps.

Quels sont les avantages à voir un film tout seul chez soi, en termes de tranquillité, de confort personnel, de libertés qu'on peu prendre, de sentiment d'intimité avec l'œuvre projetée ? Quels sont les avantages à voir un film collectivement en salle, en termes de dimensions de l'écran, de partage de sensations, d'émotions et de réflexions pendant et après la projection ?

Présenter les films

Les films destinés aux enfants à partir de trois ans sont presque toujours des programmes de courts métrages. Pour commencer, il faut expliquer qu'un « court métrage » étant, comme son nom l'indique, un film court (en référence au nombre de mètres que représentait un film, à l'époque où celui-ci était exclusivement projeté à partir d'un support pellicule), on va en voir plusieurs à la suite : on ne va pas assister à une seule grande histoire mais à plusieurs petites, avec des personnages différents.

En général, les courts métrages d'un programme sont réunis autour d’un thème, qu'on peut présenter avant la séance. Qu'évoque-t-il aux élèves, a priori ? Donner des exemples d'autres thèmes, et proposer aux enfants d'en imaginer : films autour de la neige, du cirque, du rire, etc.

On peut présenter chaque film du programme, mais avec concision : à des enfants de maternelle, mieux vaut ne pas trop parler des films avant qu’ils ne les aient vus. Il suffit d'indiquer les titres, les techniques mises en œuvre (dessin, pâte à modeler, prise de vues réelle), éventuellement les noms des réalisateurs, les pays et les années de production. Ensuite, on peut tenter des suppositions : d'après son titre, son affiche, certaines de ses images trouvables sur Internet, que va sans doute nous raconter/montrer le film ?

L’idéal est de faire cette séance préparatoire peu de temps avant le visionnage des films par les enfants, la veille ou le jour même.

Même si l'on craint qu’un film fasse peur aux enfants, mieux vaut ne pas les en prévenir à l’avance. Il faut leur faire confiance, ne pas anticiper leurs réactions, et prendre le temps après la séance de discuter des émotions qui auront surgi pendant celle-ci.

Ressources pour l'atelier 1

Depuis quelques années, grâce à certains distributeurs (en particulier Les Films du Préau), de nombreux films pour les jeunes enfants sortent en salle ou en DVD. Les distributeurs travaillant pour le très jeune public effectuent souvent un travail d’accompagnement : expositions, dossiers pédagogiques, fiches, autant de matière dans laquelle il est possible de piocher lorsqu’on souhaite amorcer un travail sur le cinéma avec des enfants. Si ces documents proposent souvent une approche culturelle des films plutôt qu'une approche « directe » du cinéma, ils peuvent servir d'introduction à certains programmes de courts métrages.

Voici les quatre principaux distributeurs travaillant en direction des enfants à partir de trois ans, dans les catalogues desquels on peut trouver des idées de films à programmer : Les Films du préau, Kmbo, Cinéma Public Films, Gebeka Films.

Il existe aussi un dispositif national, Maternelle et cinéma, mis en œuvre par l'association Les Enfants de cinéma, qui permet aux enseignants d’emmener des classes de maternelle en salle pour voir deux ou trois films dans l’année. Ces films sont choisis dans un catalogue qui s'enrichit régulièrement, et sont accompagnés d'outils pédagogiques.

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Autrice : Anne Charvin, chargée de missions à l'association « Les Enfants de cinéma ». 
Supervision : Jean-François Buiré. Ciclic, 2016.