Séance 6 : qu’est-ce que l’échelle des plans ?

Matériel nécessaire
- appareil photo numérique

Objectif

La notion d’échelle des plans permet de classifier les images à partir de deux données essentielles : d’une part la place prise par le personnage dans le cadre, d’autre part la place prise par le décor dans le cadre. Les deux peuvent être équivalents mais la plupart du temps, l’un des éléments prend une part inversement proportionnelle à l’autre.

Ainsi, quand on cadre un personnage, plus on s’approche de lui pour arriver à un gros plan, moins on laisse d’espace dans le cadre pour le décor. Parfois le décor disparaît totalement. Dans le cas contraire, plus on s’éloigne d’un personnage pour arriver à un plan d’ensemble, plus on laisse de place au décor, plus le personnage a tendance à disparaître dans ce décor.
On peut accomplir cette activité en interaction avec les élèves en les amenant à tirer les conclusions par eux-mêmes.

L’échelle des plans comprend un certain nombre de niveaux mais nous n’allons insister que sur quelques-uns, les plus courants, les plus faciles à caractériser.

Échelle des plans : caractéristiques de base

Le plan d’ensemble montre, comme notre paysage canadien, un paysage dans toute sa splendeur. Le(s) personnage(s) en est totalement absent. Ce plan permet de planter le décor.

 

 

 

Le plan moyen est appelé moyen car sur l’ensemble de l’échelle, il est celui qui se trouve au milieu. C’est un plan intéressant car il réserve approximativement la même place au personnage (on peut donc voir son activité, éventuellement ses émotions) qu’au décor (on peut donc déterminer avec une certaine précision où la scène se passe par exemple, à quelle heure, à quelle saison…). Pour illustrer cette définition, on peut regarder le photogramme des Lumières de la ville de Charles Chaplin (1932). Sur cette image, on voit très bien ce que Charlot est en train de faire, avec qui il parle et où la scène se passe. L’unité de mesure est le corps entier du personnage, de la tête aux pieds.


 

Enfin, le gros plan serre de très près l’élément à filmer, qui peut être une partie du corps, un objet, mais aussi (c’est le cas la plupart du temps) un visage. Sur le plan de Buster Keaton, on peut constater que le décor a complètement disparu.

 

 

 

 

 

Si on montre le photogramme de Shining de Stanley Kubrick (1980), on constate aussi que le gros plan est le plus adapté pour montrer et faire ressentir de manière plus vive les émotions du personnage.

 

 

 

Activité 1

Une fois ces éléments mis au clair, on peut passer à un petit exercice de photographie où l’on placera un enfant au bout de la salle de motricité, au fond de la cour ou d’un couloir et on le prendra trois fois en photo en restant face à lui (voir le schéma ci-dessous) :

- une fois en plan d’ensemble,
- une fois en plan moyen (après avoir avancé de plusieurs pas pour arriver à mi-distance), c’est-à-dire de la tête aux pieds,
- une dernière enfin en gros plan (après avoir avancé une dernière fois de plusieurs pas pour se retrouver au plus près de lui). Une toute dernière consigne pourrait être de demander à cet élève de faire une grimace sur les trois photos ce qui permettrait de bien montrer qu’on ne peut pas voir ce genre de détail en plan très large mais que cela devient le centre de l’attention du spectateur à mesure que l’on se rapproche.

Les élèves sont invités à prendre eux-mêmes les photos, si possible avec l’aide d’un pied de caméra.

Activité 2

Petit test de connaissances en fin de séance. Quelle échelle de plan choisir si je veux filmer :

- la cour de l’école ?
- une maman qui pousse un landau dans la rue ?
- un enfant qui pleure ?
- le maître/la maîtresse en colère ?
- un plat de choux de Bruxelles à la cantine ?
- un enfant qui triche sur son voisin ?
- un jardin d’enfant ?

Demander aux élèves de choisir parmi les trois types de plans vus dans la séance et de justifier leur choix.


David Ridet, enseignant missionné auprès de Ciclic par le Rectorat de l’académie d’Orléans-Tours (sept. 2014).