Séance 7 : pixilation et animation d’objets

Le stop-motion, ou animation en volume, consiste à photographier image par image des objets ; mises bout à bout, les images produisent des mouvements et les objets immobiles semblent se déplacer comme par magie. La pixilation est un cas particulier de l’animation en volume, qui consiste à animer des personnes en chair et en os.

Émile Cohl est précurseur dans le domaine de l'animation d'objet et donc le la pixilation. Dans son film L'Hôtel du silence (1908), la séquence du paravent est réalisée en pixilation. Mais il faut attendre 1909 et Les Chaussures matrimoniales pour voir un film complet avec cette technique. En 1910, il emploie également cette technique dans Le Mobilier fidèle ou Le Garde-meuble automatique.

Découvrez en image la technique de la pixilation grâce à la leçon du professeur Kouro "spéciale pixi".

Atelier : "comment voler grâce à la pixilation ?"

Nous l’avons vu dans Voisins de Mc Laren ou Gisèle Kérosène de Kounen, la pixilation permet de défier les lois terrestres, dont celle de la pesanteur. Avec un peu d'imagination et de la pratique, vous arriverez à votre tour à faire voler, glisser, disparaître ou apparaître des personnes. Les effets spéciaux sont à la portée de tous grâce à cette technique d'animation ! 

Matériel nécessaire :
- un appareil photo numérique (de préférence fixé sur pied) ou webcam,
- un ordinateur (portable de préférence),
- un logiciel de montage ou de stop-motion. 
Vous trouverez une liste et des liens pour choisir votre logiciel (gratuit) ici et Il est aussi possible de télécharger le tutoriel sur le logiciel de montage et de sonorisation MonkeyJam.

Afin d’introduire l’atelier, vous pouvez commencer par regarder et présenter la vidéo  "Comment faire voler ses copains ?" extraite du DVD "La boîtanim".

Principe
Prendre des photographies d’un mouvement lent et continu : l’acteur commence par mimer le début de son action en faisant une pose, puis il modifie petit à petit sa gestuelle et son expression en fonction des prochaines étapes de son mouvement. À chaque instant figé, la caméra saisie sa posture et ainsi de suite… Il ne reste plus qu’à assembler les images grâce au logiciel de montage pour regarder le résultat !
Le tutoriel réalisé par Francis Guermann et l’Espace éducation art & culture vous expose la démarche de façon détaillée.

Conseils
Fixer des limites dans le nombre de décors ou de personnages. Déterminer collectivement si telle ou telle action est réalisable et échanger sur les techniques qu’il vous semble possible de mettre en pratique avant de débuter le tournage.
Vous pouvez également choisir de filmer l’action au sol (l’acteur est couché par terre et la caméra filme au dessus).
N’hésitez pas à utiliser des accessoires, des déguisements, du maquillage…

On peut "trouver le moyen de réaliser des conceptions fantaisistes, comiques ou fantastiques, voire même artistiques" comme Méliès avec son truc par arrêt de la caméra et le principe d’escamotage : lors du tournage, on arrête de filmer, on modifie un décor ou un personnage, on relance la caméra. La mise bout à bout des deux scènes fait croire à une apparition ou une disparition magique d’un élément du décor ou d’un personnage.

Les exemples de vidéos ci-dessous, réalisées par les jeunes de la région lors d’ateliers de pratique artistique vous donneront davantage d'idées pour vos films en pixilation et animation d'objets. (Séance rédigée par Christophe Maury, avec la collaboration de Ciclic, 2014) 

On peut trouver d'autres exemples de films utilisant la technique de la pixilation sur la toile :

  •  Neighbours (Voisins) de Norman McLaren (1952) est la référence du film qui utilise la technique de la pixilation. Ce ne sont plus les objets mais les humains immobiles qui sont mis en mouvement grâce à l'image par image.

  • Le court métrage The Wizard of Speed and Time de Mike Jittlov (1979). Un hommage à Bip-Bip et le Coyote et certainement au cinéaste Dziga Vertov.

  • Gisèle Kérozen de Jan kounen (1989). Une course poursuite dans le même esprit que les deux exemples ci-dessus.

  • Luminaris de Juan Pablo Zaramella (2011). Une histoire fantastique et poétique en pixilation.

En décomposant les gestes, en fragmentant les situations, des lycéens se confrontent aux enjeux du cinéma d'animation.