Séance 4 - Du muet au parlant, doublage, cinéma d’animation

Objectif

En prolongement de la séance 3, il s'agit de relier la thématique du parcours (le son) à l'art cinématographique et donc de montrer en quoi le cinéma est un art AUDIO-visuel.
Matériel nécessaire : un ordinateur avec enceintes pour visionner des extraits.

Le passage du muet au parlant

Pour commencer, évoquer avec deux extraits de Chantons sous la pluie (1952), l'hommage rendu par Stanley Donen et Gene Kelly à ce moment précis de l'histoire du cinéma où les films sont devenus parlants.
. Tournage d'une scène en cinéma parlant 
. Projection comique du premier film parlant 
Avec le premier extrait (à voir et revoir pour relever avec les élèves toutes les subtilités comiques), l'élève comprendra mieux les contraintes subies par les réalisateurs et acteurs/actrices de cinéma au moment de l'introduction du parlant.
Dans le second extrait, les réalisateurs se moquent gentiment des aberrations sonores générées par le recours au son.

Activité de postsynchronisation (et doublage)

Les problèmes posés par la prise de son sur le tournage (lourdeur du matériel d'enregistrement, qui produisait de surcroît des bruits parasites) et la difficulté à synchroniser images et sons au tournage ont poussé les premiers cinéastes du parlant à adopter majoritairement la postsynchronisation : les acteurs se doublent eux-mêmes, après tournage.
Pourquoi ne pas tenter l'expérience avec les élèves ?
Proposons-leur de postsynchroniser en direct une séquence de film dont on aura au préalable retiré la bande-son.

Dans un premier temps, on va montrer l'extrait aux élèves sans le son, plusieurs fois si besoin, afin de déterminer les liens entre les personnages, leur humeur, leurs sentiments...
Dans un deuxième temps, distribuer une fiche contenant le script avec les dialogues. Remontrer l'extrait et essayer de caler les dialogues sur les plans.
Préparer le doublage en faisant plusieurs répétitions et en insistant sur la diction, le ton de la voix, le « jeu » du doubleur.
S'essayer au doublage en direct.
Enfin, on pourra montrer l'extrait de film original avec sa bande-son.

Cet exercice peut être ensuite adapté à un film en langue étrangère, afin de découvrir les problématiques du doublage.

Le son dans le cinéma d'animation

Le cinéma d'animation est antérieur au cinématographe. Émile Reynaud réalise ses premières projections dès 1892. L'animation va vite avoir recours à la bande-son, à l'utilisation de la voix en postsynchronisation (bien plus aisée à mettre en place que la prise de son direct sur le tournage) pour donner plus de vie aux films. On attribue à Walt Disney les premiers dessins animés parlant avec les aventures de Mickey Mouse dès 1928.

Avec l'exemple de Ain't She Sweet ? de Dave Fleischer (1933)  on relèvera avec les élèves tous les jeux sonores, en particulier les synchronisations amusantes entre certaines images et certains sons. On verra aussi que la musique est utilisée comme un bruitage, procédé très courant dans le cinéma d'animation, et appelé mickeymousing. 


David Ridet, enseignant missionné auprès de Ciclic par le Rectorat de l’académie d’Orléans-Tours – Janvier 2015