« Avoir peur de son ombre », c'est être particulièrement craintif. Mais la peur liée aux ombres est très répandue...
Deux axes de réflexion peuvent être dégagés, et exploités : tout d’abord l’idée communément partagée que les ombres sont source de frayeur, idée que le cinéma exploite depuis longtemps (l’ancestrale peur du noir où évoluent tous les monstres imaginables). Ensuite, l’idée que nous serions tous porteurs d’un double de nous-même, effrayant et incontrôlable : notre " part d’ombre ". C'est une des bases de la métaphysique : la confrontation entre le bien et le mal, entre l’ombre et la lumière.
Charles Laughton, La Nuit du chasseur (1955).
Image publicitaire pour le film Docteur Jekyll et M. Hyde (1941), de Victor Fleming.
Dessin de Tim Burton pour son film Vincent (1982).
Découvre le monstre qui est en toi
Le cinéma, en particulier le courant expressioniste allemand des années 1920, a utilisé la lumière pour créer des atmosphères inquiétantes, très stylisées. Dans Nosferatu le vampire (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau, le vampire est représenté sous la forme d’une ombre. La jeune femme qu’il convoite apparaît au contraire dans un halo de lumière. Plus proche de nous, la série Star Wars reprend elle aussi ce combat entre la lumière et les ténèbres.
Avec pour seul outil une lampe de poche, les enfants pourront faire ressortir le monstre qui est en eux en s’éclairant " par-dessous ". Une simple photographie permet de capter notre côté obscur !
Mais les sombres personnages sont-ils toujours du côté du mal ? Voici quelques " héros " positifs ou négatifs, voire ambigus : Zorro, Batman, Dark Vador, Jack (dans L’Etrange Noël de Monsieur Jack d'Henry Selick)… aux enfants de les départager et d’en proposer d’autres.
Autrice : Suzanne Hême de Lacotte, docteure et enseignante en cinéma et en esthétique.
Supervision : Jean-François Buiré.
Ciclic, 2016.
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