Séance 4 - Les images colorées des lanternes magiques

Avant l'invention du cinéma à la fin du XIXe siècle, on admirait déjà des images, fixes ou animées, colorées ou non : des ombres chinoises, des plaques de lanterne magique, et toute une séries d'images en mouvement produites par les appareils du pré-cinéma (voir parcours pré-cinéma).

La lanterne magique : jouer avec la transparence du verre

On a coutume de désigner la lanterne magique comme l'ancêtre du cinéma. En effet, ils ont pour point commun la projection d'images en public à partir d'une source lumineuse qui traverse un matériau translucide (une plaque de verre pour la lanterne magique, de la pellicule pour le cinéma). Pour que le procédé de la lanterne magique fonctionne, il faut bien sûr que la peinture se laisse traverser par la lumière pour pouvoir laisser son empreinte sur l'écran.
Des ateliers de lanterne magique sont assez simples à mettre en place (à condition d'en posséder une, mais on en trouve de nombreuses à vendre d'occasion sur Internet).

Ci-contre : une lanterne magique et une plaque de verre glissée dans le « passe-vue ».

Matériel :
- Une lanterne magique électrifiée (équipée d'une ampoule électrique)
- Des plaques de verre au bon format dont les bords ont été protégés (le sparadrap type « micropore » fait très bien l'affaire), ou à défaut des bandes de plastique transparent (type transparents pour rétroprojecteurs).
- Des feutres indélébiles (il en existe de nombreuses couleurs)
- Du papier cristal, des feuilles de plastique transparent pour expérimenter le collage de matières translucides
- Des gommettes ou du papier noir pour créer des ombres (et jouer avec l'opacité)
- Tout autre objet translucide ou opaque avec une forme intéressante, on peut même utiliser des matériaux « naturels » (pétales, plumes...)
- De la colle et du scotch.

Les élèves sont invités individuellement ou par groupes de deux à créer une plaque et à la présenter (la « bonimenter ») ensuite au groupe. L'enjeu est bien sûr d'allier le récit d'une histoire à l'expérimentation de matériaux colorés laissant passer ou non la lumière. On peut même jouer sur des effets de superposition de deux plaques (ou de deux bandes en plastique) pour créer des juxtapositions de couleurs. On verra par exemple que du papier cristal bleu superposé à du papier cristal jaune donne du vert, mais un vert plus opaque, plus sombre à l'écran.

Quelques exemples de plaques de lanterne peintes à la main :

Toutes les plaques n'étaient pas conçues pour représenter des paysages ou des contes. Certaines étaient réalisées pour le pur plaisir du jeu des couleurs, et parfois elles étaient rotatives :

Pour en voir davantage, on peut consulter le site présentant les collections de plaques de lanterne de la Cinémathèque française : http://www.laternamagica.fr/

Voici un exemple de plaque réalisée et projetée lors d'un atelier avec des enfants de 8 ans (l'étoile noire est obtenue avec une gommette qui ne laisse pas passer la lumière, le dragon a été dessiné au feutre) :