Entre le 1er et le 2e plan, il semble y avoir une ellipse de quelques minutes. Tristana accepte avec joie d’entendre les cloches, puis nous la voyons sortir de chez les sonneurs de cloches pour monter en haut du clocher. Mais lorsque dans le raccord regard de Tristana affolée nous découvrons la tête de Don Lope à la place du battant de la cloche, il apparaît évident que nous avons basculé dans le fantastique. Le réveil de Tristana ne constitue pas une ellipse, mais signale que l’ellipse entre le 1e et le 2e plan de l’extrait était plus longue que ce que nous imaginions, ou bien qu’à l’intérieur même des plans dans le clocher on a basculé sans le savoir de l’état de veille au rêve. Dans les extraits précédents, Buñuel jouait avec notre appréhension de la durée diégétique, ici, il fait basculer le film dans l’irréel par le biais d’une simple ellipse.
