Cameras take five - Le réalisateur

Steven Woloshen

Woloshen tourne ses premiers films en Super 8 alors qu’il est étudiant à l’université québécoise de Concordia (où il réalise aussi quelques documentaires) puis utilisera au fil de sa carrière le 16 mm, puis le format 35 mm (en CinémaScope depuis 1999). C’est en 1982 qu’il réalise son premier film sans caméra.
Il utilise très souvent comme base de ses films des morceaux de musique, de Dave Brubeck (pour Cameras Take Five), d’Erik Satie, d’Oscar Peterson, de Count Basie, d’Ali Akbar Khan ou encore de Fats Waller.
L’œuvre de Steve Woloshen ne se constitue pas seulement de films réalisés directement sur pellicule, il pratique également la technique du found footage (reprise d’images existantes). Il mêle parfois found footage et dessin sur pellicule, comme par exemple en 2005 dans The Curse of the Voodoo Child (sur une musique de Jimmy Hendrix).
Ses films ont été présentés dans de nombreux festivals de par le monde.



Influences

C’est au Canada, au sein de l’Office National du Film, que le cinéaste Norman McLaren a exploré de nombreuses techniques de films réalisés sans caméra, directement sur le film. Cinéaste prolixe, McLaren a marqué une génération de cinéastes canadiens, par son goût pour l’expérimentation. L’œuvre de Steven Woloshen s’inspire du travail de McLaren, prolongeant ses recherches, s’amusant comme lui dans l’exploration des possibles liens entre musique et cinéma. Toutefois, il serait réducteur de ne considérer l’œuvre de Woloshen, né en 1960 et auteur d’une quarantaine de films (depuis la fin des années 1970), comme un simple prolongement des recherches de McLaren, même s’il en garde aussi le caractère festif, ludique.

Les influences de Woloshen vont aussi voir du côté de l’esthétique dadaïste (importance apportée à la représentation des objets, jeux avec le collage, l’abstraction et les rythmes visuels et sonores…), des films de Len Lye (multiplicité des recherches cinématographiques, complexité dans la réalisation technique des films, sens du rythme et goût pour les formes et les signes primitifs…), et même également du côté de l’abstraction géométrique et la peinture : Woloshen avoue son admiration pour Paul Klee, Pablo Picasso ou encore Georges  Braque, pour le graphiste américain Paul Rand, pour le peintre mexicain Rufino Tomayo.

Rédigé par Sébastien Ronceray, 2011