Petite histoire subjective de la chaîne de montage - 3. Trafic

En France, c'est Jacques Tati qui, à la même période et dans le domaine de la fiction, reprend le geste de Chaplin, mais en déplaçant avec Trafic (1971) la critique de la chaîne (dans le plan d'ouverture qui représente l'opération d'emboutissage) vers une satire de la domination automobile, vecteur d'une société complètement uniformisée.

Deux ans avant, Jean-Luc Godard, après sa rencontre avec Jean-Henri Roger, un étudiant maoïste, signe British Sounds (1969). Le film s'ouvre sur un plan-séquence de dix minutes tourné sur une chaîne de montage à Oxford. En lieu et place du burlesque expérimental de Tati, Godard et Roger œuvrent en militants et entendent montrer la chaîne comme une métaphore centrale des différentes formes d’exploitation menées par l’idéologie capitaliste.

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