Nouvelle Vague en série - 4. François Truffaut

Cinéphile extrêmement dévoué aux cinéastes qu'il admirait, François Truffaut n'a pourtant pas placé son rapport à la série sous le signe de ceux-ci (au contraire, comme on l'a vu précédemment, de Jean-Luc Godard, de Jacques Rivette et, dans une moindre mesure, de Claude Chabrol), mais sous celui de l'acteur. Ou plutôt d'un personnage-acteur : Antoine Doinel incarné, dès le premier long métrage de Truffaut, par Jean-Pierre Léaud.

Truffaut a ainsi suivi Léaud, de ses quinze à ses trente-cinq ans, dans tous les états de Doinel : adolescent fugueur dans Les Quatre Cents Coups (1959), socialement indépendant mais dépendant sentimentalement dans Antoine et Colette (1962), en rupture d’armée et bientôt fiancé dans Baisers volés (1968), marié et père dans Domicile conjugal (1970), divorcé et dépassé dans L’Amour en fuite (1979).

En procédant de la sorte, François Truffaut a mis un accent tout particulier sur une des deux composantes principales de la série, tant cinématographique que télévisée : dans cette dernière, ce sont en effet les personnages-acteurs — et le scénario — qui se sont toujours taillé la part du lion, beaucoup plus que le réalisateur.

 

Cf. ci-contre le document à télécharger : « Le cycle Doinel, à nul autre pareil ? », à propos de la gageure consistant à suivre un personnage-acteur à travers une série de films, au fil des années.

 

Auteur : Jean-François Buiré. Ciclic, 2016.

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