Séance 1 - Préparation + réalisation d’un film collectif

Le portable est pour les jeunes un objet du quotidien. Ils peuvent ne pas voir l'intérêt de pratiquer avec un outil qu'ils utilisent tous les jours. Il faut donc leur montrer que ce qu'on leur propose ici est différent de ce qu'ils font au quotidien : non pas une vidéo destinée aux copains, mais un « vrai » film.
Par ailleurs, en leur proposant de s'intéresser, collectivement, à leurs productions, on va donner de la valeur à ce qu'ils peuvent créer, ce qui est un acte fort.
L'objectif de cette première séance est aussi d'instaurer dès le début du parcours un climat de confiance.

Discussion préparatoire

. Quelle expérience, bonne ou mauvaise, ont-ils de la vidéo ? Réalisent-ils des vidéos ? Que filment-ils ? Que partagent-ils ? Pourquoi ?
Souvent les adolescents disent qu'ils font et partagent des vidéos « pour s'amuser ». La question est de savoir si cette vidéo serait aussi amusante pour moi (l'enseignant/l'animateur) que pour eux. En général leur réponse est « non, parce que vous ne connaissez pas les personnes filmées ». La vidéo ne fait rire que la/les personnes qui font partie du cercle restreint d'amis (private joke).
. Est-ce qu'ils aiment voir des films (au cinéma ou à la tv) ? Pourquoi ?
On aime ces films et pourtant on ne connait pas les personnes présentes à l'écran. Il faut distinguer pratique amateur et pratique professionnelle. Un film professionnel débute et s'achève sur un générique et montre des personnes qu'on ne connait pas.
. Noter les titres des films qu'ils aiment.
Qu'est-ce que ces films nous apportent ?

 

Réalisation d'un film collectif

Annoncer le préalable : ce que nous allons faire c'est...
- un film avec un téléphone portable (ou un appareil photo),
- pour apprendre à faire un film,
- destiné à des personnes qu'on ne connait pas,
- et qui doit apporter quelque chose à ces personnes.

Il est important d'indiquer dès à présent si les films produits seront diffusés seulement au sein du groupe ou s'ils seront diffusés plus largement au sein de l'établissement ou de la commune. Ceux qui ne veulent pas apparaître à l'écran doivent pouvoir le dire dès cette étape.

Consignes
. Réaliser le film en plan-séquence : on ne tourne qu'un plan, il n'y a pas de montage.
. Le plan-séquence inclut un titre en ouverture et un générique à la fin.
. Le sujet est : un objet s'adresse à la caméra et raconte sa vie en quelques phrases.

Matériel nécessaire
- une caméra de poche (smartphone) et son câble pour le relier à l'ordinateur (ou un lecteur de carte universel pour lire la carte mémoire de l'appareil),
- des objets apportés par les enfants ou disponibles dans la salle,
- des feuilles de papier et 1 feutre,
- un ordinateur équipé du lecteur VLC (ou autre logiciel de lecture vidéo),
- un système de vidéoprojection relié à l'ordinateur.

Mise en œuvre
. Chaque participant choisit un objet.
. Pendant 10 minutes, chacun rédige les paroles qu'il fera dire à l'objet.

. On se met d'accord sur un titre et on fabrique le générique : quelqu'un note le titre sur une feuille, quelqu'un note le nom de tous les enfants sur une autre feuille.
N.B. : le générique est important car c'est lui qui indique au spectateur qu'il est face à un film, qu'il peut s'attendre à une histoire. Avec le temps d'écriture, il distingue nettement cette réalisation collective des vidéos qu'on tourne au quotidien, sur le vif.

. Les enfants sont disposés en cercle devant leur objet. Le premier (l'enseignant/animateur) filme le titre puis son objet qu'il fait parler. Il passe la caméra à son voisin sans interrompre la prise de vues. Le suivant filme son objet en le faisant parler et passe la caméra à son voisin etc.
. À la fin du cercle, il faut filmer le générique de fin. Il faut avoir le temps de le lire plusieurs fois avant de couper.

Conseils
. Le système de mise au point se fait souvent sur ce qui prend le plus de place ou sur ce qui est au centre du cadre.
. Le smartphone doit être tenu à l'horizontal.
. Précisez dès le début de l'exercice que si les derniers se trompent il faudra tout recommencer.
. Ne pas hésiter à faire une deuxième prise, même si la première semble bonne. Cela permet d'ajuster le cadre et de s'entrainer à passer le témoin. Ne pas hésiter à interrompre le tournage et recommencer en cas de problème (ex : si un gros bruit couvre la voix).

Visionnage du film collectif

Assurez-vous d'avoir de bonnes conditions de projection (obscurité totale, enceintes de qualité...). Plus la projection sera de qualité, meilleure sera l'écoute des jeunes, car leur film sera bien mis en valeur.

Y-a-t-il des choses à refaire ? Quelqu'un qu'on n'entend pas bien, une image trop floue, une image qui bouge trop, quelqu'un qui a bafouillé... Si « oui », refaire l'exercice. Si « non », l'exercice s'arrête ici.
La discussion est importante, car elle permet de mettre en évidence les différents aspects d'un film (lumière, mouvement de caméra, son, voix...).

Discuter également du plaisir de voir ce film.
Est-ce drôle ? Intéressant ? Est-ce que cela peut être montré à d'autres personnes hors de la classe ?

Voici un exemple de film collectif, avec une consigne un peu différente : il s'agissait non pas de parler à la place d'un objet mais simplement de dire une phrase/un mot en présentant l'objet.

N.B. : pour la séance 2, nous avons choisi de proposer un film individuel réalisé à partir d'un objet personnel apporté par l'enfant.
Il faut donc donner dès maintenant la consigne de l'exercice de la séance 2 afin que les enfants apportent chacun un objet. Vous avez la possibilité de choisir un autre exercice parmi la liste présentée dans le document propositions d'ateliers.


Ce parcours a été conçu presque entièrement d'après une formation proposée par Ciclic et menée par Benoît Labourdette en septembre 2014 à Blois.