Histoire de l'appropriation et du détournement audiovisuels

Si les technologies numériques, via les logiciels de montage virtuel et de traitement de l’image et du son, ont facilité les pratiques dites de mashup, le « remploi » d’images et de son à des fins créatives et/ou critiques est un procédé aussi ancien que fertile. Cette frise propose d’aborder chronologiquement différentes formes de l’appropriation et du détournement audiovisuel.

Des photomontages dadaïstes aux formes contemporaines de l’Appropriation Art, un grand nombre d’œuvres peuvent être abordées en termes d’« esthétique de la sélection et de la combinaison », selon l’expression de Lev Manovich, et les figures du D.J. et du programmateur peuvent être convoquées pour désigner certains artistes. Ces pratiques dites « appropriationnistes » amènent à reconsidérer la notion d’auteur et le concept de création, car il s’agit moins de création à partir de matériaux bruts que de re-création à partir de matériaux culturels existants (Nicolas Bourriaud, Post-production).

Au cinéma et en audiovisuel, le procédé technique du « remploi » irrigue de multiples démarches aux ambitions variées. Des détournements situationnistes aux fictions parodiques en passant par les films de found footage, les remix cinématographiques des youtubers ou encore les vidding, le film, en ses différentes manifestations (documentaire, fiction, publicité, film institutionnel, film d’archives) constitue un matériau certes reproductible, mais plus encore appropriable.


Textes : Claire Chatelet, maîtresse de conférences en audiovisuel et nouveaux médias, conceptrice de projets interactifs.
Supervision : Jean-François Buiré.
Réalisation : Ciclic, 2017.

Bibliographie : cf. la première entrée de la frise en plein écran

Outer Space, de Peter Tscherkassky © Other Cinema

Outer Space (1999) de Peter Tscherkassky reprend et retravaille les images du film L'Emprise (The Entity, 1982) de Sidney J. Furie.