Upopi #39 : Cinémas d’Afrique

Avec ce 39e numéro, Upopi contribue à la saison culturelle Africa2020 (qui se termine en juillet), en mettant à l’honneur les Cinémas d’Afrique. Car on parlera bien ici de la diversité et de la richesse non pas « du » cinéma africain, mais « des » cinémas de cet immense continent souvent ignoré et mésestimé quand on parle de cinéma.

Ce numéro devait initialement entrer en écho avec la diffusion en salles de cinéma du film Hyènes de Djibril Diop Mambéty, dans le cadre de Lycéens et apprentis au cinéma en région Centre-Val de Loire.

Il n’y a donc pas qu’un cinéma d’Afrique. Et, pour tenter d’apporter un nécessaire apport historique sur le sujet, nous avons dû nous résoudre à aborder cette histoire par l’angle du seul Cinéma subsaharien, déjà foisonnant, à travers une précieuse frise d’Elisabeth Lequeret.

Le cinéma est aussi, parfois, une histoire de famille. Djibril Diop Mambéty, le réalisateur de Hyènes, est ainsi l’oncle de Mati Diop, l’une des cinéastes africaines les plus en vue aujourd’hui. Barlomiej Woznica revient dans une vidéo d’analyse sur l’emblématique Hyènes, quand Amélie Dubois revient sur la carrière déjà riche de la réalisatrice d’Atlantique, récompensé à Cannes il y a deux ans, et dont le cinéma s’inscrit dans une filiation certes familiale, mais également en dehors du continent.

Ce numéro tente aussi de déconstruire les clichés sur les cinémas d’Afrique. C’est le travail que mènent au quotidien Claire Diao et du programme Quartiers Lointains, en accompagnant auprès des publics scolaires des séances de courts métrages africains (ou des films français de réalisateurs issus de la diaspora). Retour d’expérience sur cet engagement primordial qui rappelle l’importance des actions d’éducation artistique et culturelle. Et pour illustrer cet engagement, nous vous proposons de découvrir un premier court métrage : Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.

Difficile également d’évoquer l’Afrique sans le rapport colonial que la France entretenait avec elle. En 1950, le réalisateur français René Vautier se voyait commander la réalisation d’un film institutionnel sur les bienfaits de la colonisation française en matière d’éducation. Le film en question, Afrique 50, fut en réalité un pamphlet – longtemps interdit, contre cette politique. Nous republions ici des pistes pédagogiques initialement éditées pour Lycéens et apprentis au cinéma.

Dans les archives du Pôle patrimoine de Ciclic Centre-Val de Loire, on trouve aussi de précieux documents, à l’image de ces images tournées dans la première moitié du 20ème siècle au Maroc par le cinéaste amateur Gabriel Planque. Des documents rares.

Enfin, pour terminer, deux gourmandises. La première, déjà connue, est ce magnifique retour d’expérience d’enfants qui analysent une scène d’Un transport en commun de Dyana Gaye. Et, pour célébrer conjointement les cinémas d’Afrique et l’arrivée du printemps, nous vous offrons un second court métrage : Peau de chagrin / Bleu de nuit de Baloji, rappeur et cinéaste originaire de la République démocratique du Congo, et qui signe ici un magnifique film musical et expérimental.

Pour son prochain numéro, Upopi fera sa crise de la quarantaine… avec un numéro dédié aux adolescents !