Upopi #16 : Voyage au pays de la peur

L'été est cette période où l'on est censé voyager et se changer les idées. Le registre fantastique s'avère parfait pour cela, sans même avoir besoin de sortir les valises — juste de préparer son esprit et sa sensibilité aux aventures les plus insolites, inquiétantes, voire perturbantes...

Pour aborder ce territoire, voici en guise de boussole ou de carte une frise chronologique qui retrace l'histoire du cinéma fantastique. Rendons-nous ensuite à une adresse réputée, et jamais décevante : ce classique toujours captivant qu'est La Féline de Jacques Tourneur, qu'on visitera sous l'angle de son travail sur le hors champ. Puis risquons-nous sur un terrain moins éprouvé, car découvert plus récemment : le cinéma du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul sous l'angle du rapport qu'il entretient au fantastique (et à La Féline !) dans son film Tropical Malady, en l'occurrence moins du côté de la peur que d'une fascinante étrangeté. Un montage vidéo permettra d'explorer une des marottes du cinéma fantastique, le changement à vue du corps humain, et la question de la peur proprement dite fera l'objet d'une excursion en quatre étapes.

Avec le film du mois, Planet Z de Momoko Seto, on passe semble-t-il au voyage interplanétaire, mais le mot d'ordre du fantastique pourrait être : méfions-nous des apparences !

Le cinéma n'est évidemment pas le seul médium d'images et de sons en mouvement qui s'intéresse au fantastique : Fantasy est un exemple frappant de clip musical et animé qui, mine de rien, va loin dans ce registre, lequel peut carrément jouer les filles de l'air lorsqu'une mouette s'envole avec une caméra GoPro en train de tourner... Pendant ce temps, des jeunes gens s'amusent (ou s'effrayent) à refaire et à détourner, avec les moyens de la vidéo contemporaine, des passages d'un des plus beaux films fantastiques des années 1980 : Le Loup-garou de Londres, de John Landis.

Enfin, hommage à l'un des cinéastes qui a le mieux exalté les grands espaces de l'Amérique du Nord, sans rien oublier de la cruauté des relations humaines qui s'y sont déployées : Michael Cimino.