Retour à Mandima, de Robert-Jan Lacombe

Après avoir réalisé « Kwa heri Mandima » en 2010 qui fait partie de la sélection "Profils en courts" de Lycéens et Apprentis au cinéma en Centre-Val de Loire, Robert-Jan Lacombe poursuit l’année suivante son travail de création et de mémoire en retournant au Congo, à la recherche de ses trois meilleurs amis, Watamu, Amosi et Hangi.

Retour à Mandima est un voyage émouvant à travers les souvenirs du narrateur-réalisateur et les portraits poignants de ses trois « frères d’enfance », avec lesquels il faisait les 400 coups quand il était enfant. La caméra de Robert-Jan Lacombe est partout, et surtout dans les détails : l’atterrissage, le tracteur qui n’a pas bougé depuis des années, les murs de son ancienne maison, les retrouvailles avec ses amis... Les vidéos d’archives familiales jonchent ce documentaire autobiographique pour mieux souligner le passage du temps et le troublant décalage entre la violence des massacres, ayant été perpétrés juste après son départ en 1996, et l’insouciance de son enfance. D’une scène de crime à un enfant souriant plongeant dans une piscine, les ellipses font sens et intensifient encore davantage la puissance des retrouvailles des amis.  

RETOUR A MANDIMA, un film de Robert-Jan Lacombe
Suisse I 2011 I documentaire I ECAL I 40 minutes

En 1996, j'avais dix ans quand j'ai quitté mon village natal au Zaïre - désormais République démocratique du Congo. La guerre a éclaté, juste après mon départ. Après avoir questionné ce moment précis à partir de souvenirs et de photographies dans mon court métrage «Kwa Heri Mandima», je retourne sur place quinze ans après, à la recherche de mes amis d'alors, sur les traces de mes racines, pour un voyage personnel.

LE RÉALISATEUR

Né en 1986 au Zaïre, d’un père français et d’une mère hollandaise, Robert-Jan Lacombe passe les dix premières années de sa vie dans le village de Mandima, situé au nord-est de son pays natal. Le départ de sa famille pour l’Europe lui inspire en 2010 son premier court métrage, Kwa heri Mandima, alors qu’il est étudiant en Suisse, à l’École cantonale d’art de Lausanne. Son travail est immédiatement remarqué et récompensé par de nombreux prix, dont le « Pardino d’oro » du Festival de Locarno.

Toujours étudiant, il tourne un an plus tard Retour à Mandima, un moyen métrage qui s’inscrit dans la continuité de son précédent film, puisque le réalisateur filme son retour sur les lieux de son enfance, quinze ans après. Il adopte alors une autre forme documentaire, employant un « je » se concrétisant par une caméra subjective. Les photographies laissent placent à des images en mouvement, tendues par le désir de retrouver les amis d’enfance perdus de vue. 

Depuis, Robert-Jan Lacombe poursuit sa carrière en qualité d’assistant-réalisateur.

[Biographie rédigée par Amélie Dubois, extraite du livret pour enseigant LAAC]