Upopi #15 : Images de soi

Que devient le « parler de soi » sous forme d'images et de sons en mouvement, selon une approche fictionnelle ou documentaire ? Quid de l'ego, de l'autobiographique, de l'énonciation à la première personne dans des médias audiovisuels longtemps considérés comme voués au collectif, que ce soit en termes de création (l'équipe de tournage), de présence humaine à l'écran (les foules des métropoles modernes et des films à grand spectacle) ou de réception (le cinéma grand public, la télévision familiale, le World Wide Web) ?

Foin des habituels jeux de mots (du type « la règle du je »), allons d'emblée à l'essentiel : une frise chronologique qui retrace l'histoire de l'écran à la première personne, des « vues biographiques » des frères Lumière aux vidéos amateurs mises en ligne. Sur le versant contemporain, une série de courts métrages témoigne de la façon dont des lycéens de Chinon se sont essayés à la pratique du journal intime filmé au téléphone portable. Sous forme de montages vidéo, on revient sur deux films d'acteurs-réalisateurs qui restent parmi les manifestations d'implication personnelle les plus fortes et les plus singulières que le cinéma nous ait données : Le Roman d'un tricheur de Sacha Guitry et Le Dictateur de Charlie Chaplin.

Centré sur la figure attachante d'un solitaire qui sillonne à mobylette les petites routes du Gers, le court métrage du moment, Mic Jean-Louis de Kathy Sebbah, trouble les habitudes du cinéma à la première personne, entre réel et imaginaire.

Enfin, un texte porte plus particulièrement sur la question de l'autoportrait filmé, et un entretien avec Nicolas Rosette sur la façon dont les jeux vidéo, mettant en jeu le corps des joueurs, tiendraient en fin de compte plus d'un médium chorégraphique que du cinéma.

La Pudeur ou l'impudeur, d'Hervé Guibert © TF1 - Pascale Breugnot

La Pudeur ou l'impudeur, d'Hervé Guibert © TF1 - Pascal Breugnot