Histoire de la bande-annonce

La bande-annonce d'un film contribue à la connaissance de son existence, de son registre, de ses spécificités narratives et esthétiques, du type de public auquel il s'adresse et éventuellement à son succès en salles. Cette frise retrace l'histoire de ce court film promotionnel, du cinéma forain à internet.

Film de format court, la bande-annonce est indissociable de l’histoire du Septième Art. Par sa vocation publicitaire, sa dimension artistique, son influence culturelle, elle rend compte de l’évolution des mentalités, de la diversité des laboratoires esthétiques et des avancées technologiques du cinéma. Apparue durant la première décennie du XXe siècle, développée dans les années 1920, elle se structure dans les années 1940, connaît une évolution majeure à la fin des années 1980 avec l’invention des bancs de montage virtuel puis saura s'adapter à la révolution d'internet, tirant profit de la transition du web 2.0 vers le 3.0.

Le montage est l'élément crucial de la bande-annonce. À partir de fragments d'images et de sons, de blancs à combler, d'indices perceptifs et narratifs s'ébauche le film d'un film qui suscite le désir d'en voir plus. Entre familiarité et inattendu, standardisation et créativité, le montage promotionnel vise l'attraction, l'efficacité, l'intensité, l'équilibre entre la clarté du message, l'esprit de nouveauté et la recherche d'une forme large d'acclamation.

Objet éphémère ou durable (elle devient un élément d'archive qui accompagne un film, sa restauration, son édition vidéo), la bande-annonce est un champ de forces aux pouvoirs affectifs puissants, voire un paradoxe se nourrissant de la « nostalgie du prochainement » (Vinzenz Hediger) : il s'agit d'un « film d'anticipation », idéalisé et imaginaire, d'un film réel encore soustrait à la projection.

Textes : Guy Astic, enseignant en études cinématographiques et audiovisuelles en lycée et à l'Université, rédacteur en chef des éditions Rouge profond, essayiste. Supervision : Jean-François Buiré. Réalisation : Ciclic, 2021.

Biblio-filmographie : cf. la première entrée de la frise en plein écran


Au cours de cette frise, vous croiserez entre autres les noms de T. Edison, H. Chabot, C. Koenig, A. Toussaint, E. Grenier, J. Hénin, L. Vernassier, V. Jasset, M. Loew, N. T. Granlund, C. Chaplin, J. Pollack, A. Winberg, T. Gruen, H. Robbins, W. Hays, A. Jolson, J. Ford, D. F. Zanuck, E. Lubitsch, A. Hitchcock, C. B. DeMille, D. LaFontaine, Andrew J. Kuehn, J.-L. Godard, S. Kubrick, D. Argento, J. Resnikow, S. Spielberg, R. Kastel, J. Beal, B. Coulter, J. Bruckheimer, L. Besson, S. Landra, J. Cameron, A. Schwarzenegger, S. Winston, A. Resnais, A. Jaoui, J. Dante, G. Lucas, P. Jackson, W. Kar-wai, B. De Palma, S. Mariaulle, R. Ryang, C. Rule, Q. Tarantino, R. Rodriguez, D. Trejo, R. Reynolds.