Financement d'un film

Le producteur fait appel à diverses sources de financement pour permettre la fabrication de son film. Voici la plupart d’entre elles, que le producteur tente de convaincre à l’aide d’un package artistique (scénario, réalisateur, casting) et du budget prévisionnel du film :

  • Le Centre National du Cinéma et de l'Image Animée (CNC) et les régions apportent aides et subventions. Le CNC dispose de nombreuses aides pour soutenir la production française (aides à l’écriture de scénario, avance sur recettes, aides aux nouvelles technologies, etc.). Les régions subventionnent quant à elles les films pour développer l’activité locale. Les plus importantes sont le CRRAV (Nord Pas-de-Calais) et la région Rhône-Alpes.
  • Des chaines de télévision achètent le film avant sa fabrication ce qui leur donne droit à l’exclusivité sur 1, 2 ou 3 diffusions. C’est ce qu’on appelle le préachat.
  • Des coproducteurs investissent en échange d’un droit de propriété sur le négatif du film [ou la copie numérique] et un droit sur les recettes futures. Contrairement aux distributeurs qui n’ont qu’un droit sur les recettes, les coproducteurs sont véritablement propriétaires d’une part du film.
  • Le distributeur verse au producteur une avance sur les recettes futures du film. C’est lui qui se rembourse le premier sur les revenus générés par le film. Il devient parfois coproducteur s’il verse en plus un apport en coproduction.

Les recettes d’un film

Le film est exploité sur plusieurs supports dans le monde entier et suivant une chronologie bien déterminée en France :

  • Le film sort tout d'abord en salles, puis en DVD/VOD (4 mois après),
  • Il est ensuite diffusé sur une chaine de télévision payante (10 mois après la sortie en salles),
  • Puis gratuite (22 à 30 mois après la sortie en salles selon les cas). En règle générale, les premiers passages à la télévision ne génèrent pas de recettes pour le producteur et le distributeur puisque le producteur a prévendu les premières diffusions afin de financer la fabrication du film (cf. plus haut).
  • En parallèle de cette exploitation, souvent avant ou dès la sortie en salles en France, le distributeur revend les droits du film à l’étranger, pays par pays.

Focus sur l’économie du producteur

Le producteur quant à lui se rémunère en prenant un salaire et des frais généraux pour fabriquer le film. Il possède également tout ou partie du film sur 30 ans ; dans la quasi-totalité des cas, cela lui procure peu ou pas de revenu à court terme :

  • Il n’y a en général pas de recettes producteur sur la salle, la vidéo et l’étranger une fois que le distributeur et les financiers prioritaires se sont servis ; le producteur perçoit une aide automatique du CNC prélevée sur le fonds de soutien ;
  • Les premiers passages TV ont été pré-vendus pour financer le film, ils ne génèrent donc pas de recettes; restent les passages TV ultérieurs (en général après 3 à 5 ans) qui existent seulement si le film a fonctionné en salles et a fait de l’audience lors de ses premiers passages TV.

(Source : People for cinéma, plateforme de financement participatif ayant fusionné avec Ulule >> http://fr.ulule.com)