Atelier 6 : le son

Enjeux pédagogiques

Prendre conscience du fait que le cinéma est composé d'image, mais aussi de son, et que ce dernier est intimement lié aux sensations, aux émotions et  aux significations que produit un film. Apprendre à distinguer les différentes catégories de sons. Aborder la question de la « version originale ». S'exercer au doublage.

Matériel

  • Télévision, vidéoprojecteur ou tableau blanc interactif
  • Un carton ou une pièce de tissu.

Déroulement

Même si le parcours pédagogique d'Upopi consacré au son est conçu pour des enfants plus âgés que ceux auxquels le présent parcours est destiné, le lire préalablement à la mise en œuvre de l'atelier 6 peut être profitable pour ce dernier.

On commence la séance en demandant aux enfants de se remémorer le dernier film qu'ils ont vu, et on liste avec eux ses éléments sonores : voix, musique, bruits, sons d’ambiance. Pour faire comprendre ce qu'est un son d’ambiance, on demande d’imaginer qu'on est dans une forêt. Qu’y entend-on ? Entendrait-on des sons différents en ville ? Sans voir, pourrait-on deviner où l'on se trouve ?

Rappeler que, bien souvent, nous accordons beaucoup d'importance à notre vision mais pas assez à notre audition. Demander aux enfants d'écouter attentivement ce qui va leur être donné à entendre. En occultant les images à l'aide d'un carton ou d'une pièce de tissu, diffuser un extrait de film comportant un son d’ambiance (bord de mer, ville, forêt) facile à identifier. À la fin de l’extrait, lister les sons repérés par les enfants et leur demander de faire des hypothèses quant à ce que les image occultées pouvaient montrer (faire entendre de nouveau l’extrait si nécessaire). Révéler ensuite les images de l'extrait, et discuter avec les enfants des différences éventuelles avec ce qu'ils avaient imaginé à l'aide des seuls sons.

On peut ensuite donner à entendre un deuxième extrait dont le son est plus stylisé, par exemple un passage d'un film de Jacques Tati, pour expliquer qu’autant qu'avec l'image, on peut s’amuser avec le son en s'éloignant du strict rendu de la réalité. Dans certains films, ce qu'on voit et ce qu'on entend ne coïncide pas absolument ! Demander aux enfants d'imaginer de tels jeux entre le son et l'image : un chien qui miaule, un homme avec une voix de femme, une voiture qui fait un bruit d'oiseau, etc.

Dans un film, il y a aussi très souvent des voix et de la musique. Les voix servent entre autres à raconter l’histoire à l'aide de personnages qui parlent. Et la musique ?

À ce moment de l'atelier, on peut regarder le film d'animation russe Le Hérisson dans le brouillard (1975), de Youri Norstein, en demandant aux enfants d'être attentifs aux sons du film. Le film est en version originale sous-titrée : l'enseignant peut lire les sous-titres à haute voix pendant la projection ou laisser les enfants découvrir le film et la voix du conteur russe.

Après le visionnage, on parle avec les enfants des sons de ce film :

  • la musique : elle est en lien avec les émotions : émerveillement, peur, suspense. Elle joue avec le spectateur sans qu’il s’en rende toujours compte. Si on changeait la musique du film, on ne ressentirait pas les mêmes choses.
  • les voix : celles des personnages (le hérisson, l’ours) mais aussi celle du conteur. La langue parlée est le russe. Est-ce que cela les a gênés, ou empêché de comprendre l’histoire ? Les films sont tournés dans la langue de leur pays de production ; les voir en version originale donne l’occasion d’entendre des langues différentes de la sienne.

Pour aller plus loin

S'il reste du temps, on peut ensuite effectuer quelques exercices de doublage. On montre des extraits choisis en coupant le son, et l'on demande aux enfants (un par un) de faire le son en direct : galop du cheval, chien qui aboie, petit dialogue, etc. Ce petit jeu permet aux enfants de s’approprier les notions de doublage et de son ajouté a posteriori.

Pour finir, on peut demander aux enfants si tous les films sont sonores. Ont-ils déjà vu un film complètement silencieux, ou juste accompagné de musique ? Évoquer le cinéma muet, dans lequel on n’entend ni voix ni bruits, mais souvent mis en musique.

SUITE


 

Autrice : Anne Charvin, chargée de missions à l'association « Les Enfants de cinéma ». 
Supervision : Jean-François Buiré. Ciclic, 2016.