Séance 4 : Pratiquer, coopérer : On air ! On enregistre !

Enjeux pédagogiques

Se familiariser avec la fabrication d’un média sonore. S’approprier un geste de création collective. Collaborer à un travail d’équipe et trouver sa place au sein du groupe. Mettre en pratique une technique et un savoir-faire.

 Matériel

  • Une ou plusieurs salles calmes et sans passage.
  • Matériel d’enregistrement : 1 à 2 enregistreurs avec leurs piles chargées (de type Zoom) ou des téléphones portables, 1 à 2 micros et les câbles adaptés, des casques, éventuellement un pied de table pour poser le micro, des bonnettes (pour atténuer les bruits parasites). (Choix du matériel : des conseils précieux ici).
  • Un ordinateur avec un logiciel d’écoute et une enceinte. Y constituer un dossier avec des fichiers sons sélectionnés en amont (sur des sites libres de droit ici ou ici), en vue de l’habillage sonore.
  • Les fiches « équipe » (à télécharger ici et ici).
  • Si les enfants sont très jeunes, il sera judicieux de s’entourer d’accompagnateurs supplémentaires pour cette séance.

                                  

Déroulement

Cette quatrième séance constitue la première étape technique dans la fabrication de notre podcast, l’équivalent du tournage au cinéma. Il s’agit de mettre en pratique ce qui a été abordé dans les séances précédentes. Pour cela, rassemblez les éléments de décryptage filmique glanés depuis le début du parcours. Ils serviront de base de travail.

Étape 1 : constituer les équipes

Après avoir présenté les 5 missions (voir ci-dessous) et les rôles à « jouer » pour fabriquer un podcast, vous proposerez aux enfants, sur la base de leurs envies et du volontariat, de choisir l’équipe qu’ils vont intégrer (N.B. : leur rappeler que tous ces rôles sont complémentaires et importants) :

a)          Les présentateurs/ animateurs : ils sont en charge de l’intro et de l’outro, à savoir des dialogues qui vont lancer et conclure l’émission. Leur rôle est de saluer les auditeurs, de présenter le contenu et le thème du podcast, tout en donnant le ton avec entrain et enthousiasme. En 2-3 minutes, ils doivent annoncer le sommaire et les intervenants, puis en outro, ils remercieront tous ceux qui ont participé à sa fabrication. En général, 1 ou 2 animateurs prennent la parole dans le micro. Les autres membres participeront à la rédaction des textes et leur donneront des conseils pour affiner leur élocution et leur présentation.

b)         Les chroniqueurs : leur mission est de donner envie de voir le film. En 3 à 5 minutes, ils doivent évoquer l’intrigue, analyser ce qui les a marqués tout en relayant les avis critiques (positifs et négatifs). Privilégiez les phrases d’accroche punchy, les « relances » et les questions entre les chroniqueurs, comme un jeu de ping pong, afin de créer du lien entre les interventions et de dynamiser le tout. Pour construire leur chronique, ils s’appuieront sur les traces gardées de la séance 2. Leurs propos pourront être illustrés par des extraits sonores du film ou de la bande annonce.

c)         Les journalistes : une fausse interview entre un.e journaliste et la/le réalisateur peut être mise en scène, à partir d’entretiens réels trouvés sur Internet. Ce travail relèvera davantage d’un exercice d’interprétation. Autre option : réaliser un faux micro-trottoir dans lequel les journalistes en herbe demanderont à de faux spectateurs à la sortie de la séance fictive si le film leur a plu et pourquoi.

d)         Les ingénieurs du son : ils seront en charge de préparer l’habillage sonore en choisissant les extraits qui viendront rythmer l’émission (voir séance 1). A partir de sons et de musiques libres de droits (voir matériel), ils vont choisir la musique du générique, du jingle et de la virgule, ainsi que des extraits du film.

e)         Les rédacteurs en chef/ producteurs : leur outil de travail est le conducteur, ce document indispensable (voir séance 2) pour organiser le contenu sonore. Ils navigueront entre les différentes équipes pour créer de la cohérence. Il leur communiqueront les informations dont ils ont besoin et récolteront leurs éléments (contenu, temps estimé de l’intervention, qui parle, extraits sonores ou pas…) pour compléter le conducteur. (N.B. : le conducteur est l’équivalent du scénario et du découpage technique au cinéma. Son contenu peut évoluer au fil des séances. A chaque étape, il est affiné, modifié, réorganisé. Vous pouvez donc en imprimer plusieurs exemplaires).

 

                      

Pour ce temps de préparation (et de rédaction pour les plus grands), chaque groupe remplira un document (voir matériel) détaillant le contenu, la forme et la durée de leurs propositions. Cela constituera une base de travail et un support lors de l’enregistrement.

 N.B. : il est bon de rappeler que le but final, c’est de raconter l’histoire de leur rencontre avec un film, de transmettre par oral leur expérience de spectateur. Et le tout de manière dynamique, nuancée et agréable à écoute, en faisant resurgir en sons et en mots le souvenir du film et les émotions ressenties. La parole du podcast devient ainsi multiple, à la fois parole qui décrit, qui explique, qui invoque des images, qui prolonge l’expérience du film, qui embarque et finalement qui émeut les auditeurs.

Étape 2 : On air ! On enregistre !

Organisez différents îlots de travail pour favoriser la concentration de chaque équipe tout en les gardant assez proches, pour leur faire ressentir leur complémentarité.

N.B. : on peut éventuellement leur suggérer de se taper dans les mains, ou de trouver un cri fédérateur et joyeux juste avant de passer à la partie pratique, afin de s’encourager collectivement. Pour ceux qui se seront portés volontaires pour parler dans le micro, on peut aussi faire quelques exercices d'échauffement vocal, d’articulation et de respiration (séance 3).

Lorsque les équipes « vocales » seront prêtes à s’enregistrer, 2 options s’offrent à elles :

- soit rester dans l’espace commun si elles se sentent assez à l’aise (le bruit de fond n’est pas forcément un souci, si le micro est directionnel et si l’on parle assez près. Ces bruits ambiants peuvent créer une ambiance sonore de type hall de festival).
- soit s’isoler dans autre une pièce pour créer comme un studio d’enregistrement. Au lieu d’avoir la lumière rouge des studios de radio qui signale que l’on enregistre, on placera sur la porte une feuille avec l’inscription ON AIR, pour inviter à ne pas entrer.
Ne pas hésiter à faire plusieurs prises, en cas de fous rires ou d’hésitations, puis noter sur son document de travail quelle prise nous semble la meilleure (comme un script au cinéma). Cela facilitera la phase de montage. Une autre option est de laisser « tourner » l’enregistrement, de ne faire qu’une seule prise, de prendre une inspiration puis de redire la phrase « tronquée ». Tous ces moments parasites seront supprimés lors du montage.
N.B. : proposez à chaque « voix » qui s’enregistre d’avoir un casque sur les oreilles. Cela peut surprendre au début de découvrir sa voix telle que les autres l’entendent au quotidien, puisqu’en général elle diffère légèrement de celle que l’on connaît de soi (une voix plus intérieure). Néanmoins, avoir sa voix en retour dans son casque permet de mieux la poser sans trop la fatiguer.

 

Côté technique : vous trouverez des fiches mémo expliquant comment utiliser votre matériel d’enregistrement (par exemple ici / ou ici / et ici). Si vous souhaitez simplifier et alléger au maximum cette partie, il est possible d’utiliser un unique smartphone pour les étapes de l’enregistrement, du montage et de la diffusion. L’application gratuite « Spotify for Podcasters », par exemple, vous propose toutes ces fonctionnalités, ainsi qu’un filtre sonore pour adapter la voix au son radio, et un choix de musiques/ de boucles sonores pour le générique et le jingle avec des fondus intégrés.

Étape 3 : débriefing et sauvegarde des données

Lorsque les 5 équipes ont finalisé leur mission (comptez 30 à 40 minutes pour la préparation et l’enregistrement), proposez à l’ensemble du groupe de se réunir pour échanger à chaud sur leur expérience, ce qui a fonctionné, ce qui a été plus compliqué.
En vue de préparer au mieux la phase finale du montage, l’équipe des producteurs devra s’assurer de récupérer tous les documents de travail de chaque groupe, ainsi que leurs fichiers sons. Ils seront à transférer et à enregistrer dans l’ordinateur qui servira au montage.
N.B. : s’applaudir collectivement à la fin de cette séance peut être un moment agréable de partage et de cohésion pour récompenser le travail fourni et l’implication de chacun.


© Tiffany Kleinbeck Peset, Ciclic juin 2023.